Lorsque l’on parle de la Jonquera, cette petite ville qui se trouve à la frontière entre l’Espagne (et plus précisément la Catalogne) et la France, on ne pense souvent qu’à une seule chose. Ses putes. En effet, la Jonquera est connue comme étant l’un des plus grands bordels d’Europe. Et une destination de choix pour le tourisme sexuel en Europe.
A première vue, cette ville de taille moyenne et sans charme pourrait laisser indifférent. La journée, les rues sont pratiquement vides, et on croise surtout des hommes dans les brasserie. C’est que la vie n’y est pas toujours facile pour les femmes, quelles soient travailleuses du sexe ou non.
Car à la Jonquera, ou l’activité principale reste la prostitution et le proxénétisme, on a vite l’impression que l’on est soit pute, soit client. Pas d’entre deux pour les simples habitants, et surtout habitantes qui travaillent dans les commerces ou les villes voisines.
Nous vous proposons donc une plongée dans le milieu de la prostitution catalane. Et les dérives d’une ville où tout le monde se croit permis d’acheter les faveurs sexuelles des femmes qui y vivent, qu’elles aient choisi de vendre leur corps ou non.
Sommaire
Des règles différentes en France et en Espagne
Si la prostitution a autant pignon sur rue à la Jonquera, c’est que les règles en matière de proxénétisme et de sexe tarifé sont différentes en France et en Espagne. En Catalogne, une région semi-indépendante espagnole, la prostitution est bien interdite, mais seulement dans les rues. Par contre, elle peut s’exercer en toute légalité à l’abri des regards. Et plus particulièrement dans ce que l’on appelle communément les maisons closes.
C’est ce qui explique que c’est la région d’Espagne ou le sexe tarifé est le plus pratiqué. Juste à côté de la frontière avec la France (une situation inversée mais similaire à la prostitution d’Annecy), et à quelques kilomètres seulement de la ville de Perpignan, la Jonquera est donc le paradis du sexe pour les petits français qui voudraient s’éviter une amende de 1 500 euros (depuis la loi pénalisant les clients des prostitués) .
Dans les clubs de la ville, on trouve donc des femmes venues des quatre coins d’Europe, contre leur volonté ou non. Filles de l’est, d’Amérique Latine, mais aussi françaises et espagnoles y exercent donc le plus vieux métier du monde. Et la petite ville autrefois paisible s’est transformé en un bordel à ciel ouvert.
Située juste à côté d’une voie rapide, sur laquelle passent plus de 8 000 poids lourds par jour, sans compter les voitures, le trafic alimente considérablement une autre forme de trafic, humain cette fois-ci.
On trouve de tout à la Jonquera
C’est ça la particularité de la Jonquera, et de la porosité des frontières entre la France et l’Espagne. On y trouve pas seulement des filles prêtes à vendre leurs charmes, mais aussi des cigarettes, de l’alcool ou du cannabis bon marché.
Passer la nuit à la Jonquera (en réalité, les maisons closes ouvrent dès 17 heures), c’est un peu comme se rendre dans un parc d’attractions. La décoration est kitch, il faut faire la queue avant que ce soit son tour. Et surtout, il faut avant tout chose, la première étape reste le passage à la caisse. Car avant de consommer son premier verre d’alcool (du courage liquide), il faut s’acquitter d’un droit d’entrée de 10 euros généralement. Et sortir 50 euros supplémentaires pour se payer sa première passe.
Une destination qui attire beaucoup de jeunes français
Des rapports sexuels à portée de mains pour une poignée d’euros, c’est la promesse qui pousse de nombreux français, souvent très jeunes, à prendre leur voiture le week-end pour passer la frontière espagnole. Vivant généralement à Perpignan ou dans les environs, ce n’est pas la cuisine catalane ou le flamenco qui les intéressent, mais bien les maisons closes.
Quand on se promène dans les rues de la Jonquera, on voit donc toute une flopée de voitures immatriculées 13 (bien qu’on trouve des putes à Marseille). Sur les parkings, les bandes de jeunes garçons s’ambiancent avant de pousser les portes des bordels au nom évocateurs, comme le Lady’s Dallas. On s’enfile quelques cannettes de bière, ou on fait tourner une bouteille de whisky, car malgré les prix low cost, les boissons ne sont pas données pour ses étudiants.
Alexandre et Maxime ont par exemple à peine 19 ans. Et depuis leur majorité, ils font le même voyage au moins deux fois par mois. Venus tout droit de Nice, cela représente plusieurs heures de voiture, aller-retour. Mais le jeu en vaut la chandelle. D’ailleurs, ils ont tous les deux le même sourire aux lèvres. Et parlent avec euphorie de leurs dernières expériences, de leurs derniers exploits sexuels.
De toute façon, à l’intérieur du club, ils se connaissent pratiquement tous. Un verre de mauvais mojito à la main, ils dansent sur les sons commerciaux que crachent les enceintes. Et toisent les jeunes femmes qui leur font face. Ils n’ont d’ailleurs pas peur d’inverser les rôles et de considérer que ce sont elles qui les prennent pour de la bidoche, ou de simples billets de dollar. Semblant ignorer la réalité de ces jeunes femmes, qui sont parfois (et même souvent), venues contre leur grè.
Des prix low cost imbattables
Peu importe les contradictions de leurs discours, le but n’est pas vraiment de s’interroger sur les conditions de vie des putes de la Jonquera. Ou ce qui peut bien les pousser à vendre leurs corps chaque jour dans une maison close. Le fait qu’elles envoient de l’argent à leur famille au pays, ou qu’elles se prostituent pour payer leurs études, rembourser un passeur, ou nourrir leur enfant ne leur effleure même pas l’esprit.
Ce qui est important, c’est ce qui va se passe dans les chambres du Lady’s Dallas. Dans les chansons de rap qu’ils écoutent dans la voiture sur le chemin vers la Jonquera, on parle déjà des bordels de la célèbre ville catalane. Et des charmes de ses prostituées.
Ici, on ne parle cependant pas de sentiment, mais bien de sexe tarifé. Pour beaucoup de jeunes garçons, quel que soit leur âge ou leur nationalité, coucher avec une prostitué permet de s’entrainer avant de rentrer vraiment dans l’âge adulte. Certains viennent ici pour se faire dépuceler, d’autres pour gagner confiance en eux. C’est une forme d’apprentissage sexuel dans lequel le corps de la femme n’a aucun poids sentimental.
On oublie vite leur nom une fois la passe terminée. On se souvient même rarement de leur visage. Certains clients rigolent à l’idée d’avoir recouché avec la même prostitué d’une semaine sur l’autre sans même s’en être rendu compte. Il faut dire que l’alcool aidant, les souvenirs de ces nuits à la Jonquera sont assez flous.
Pute Jonquera : des conditions de vie difficiles pour les travailleuses du sexe
Celles qui voudraient le plus les oublier, ce sont surtout les putes qui travaillent à la Jonquera. Mais aussi les femmes qui y vivent. Et qui se retrouvent malgré elles dans un espace presque exclusivement masculin. Que cela soit à l’intérieur ou à l’extérieur des maisons closes.
Les règles sont elles aussi floutées par une présence aussi massive de la prostitution. Les hommes se sentent libres de proposer des rapports tarifés à toutes les femmes qu’ils croisent. Ou se permettent des attouchements en pleine rue. S’ils croisent une femme à la Jonquera, c’est qu’elle est forcément une prostitué.
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