Même si beaucoup a été fait pour lutter contre les faux profils et l’utilisation frauduleuse des réseaux sociaux, les arnaques continuent de prospérer en ligne.
Ainsi, Twitter est depuis quelques temps le théâtre de proposition indécente, qui sont partagées en toute impunité. Nude, showcam privé, rencontres réelles sont proposées sur le web, à régler via PayPal ou les applications de cagnottes communes. Pourtant, ses services sexuels ne sont pratiquement jamais rendus, et donc de complètes arnaques.
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Attention aux arnaques sur Twitter
Pour Paul, Twitter n’a été qu’une longue série de déception. En effet, le jeune homme avoue s’être fait arnaqué au moins 7 fois sur le réseau social. A chaque fois, le modus operandi est le même. Un profil lui propose des photos nues, mais elles sont souvent fausses et une fois que son paiement est envoyé, il est immédiatement bloqué par le compte.
Le problème avec ce genre de pratique, c’est que les victimes ont souvent des scrupules à les dénoncer. En effet, malgré l’injustice, comment aller porter plainte auprès des autorités sans dévoiler son identité. Et ses petites lubies.
Autre difficulté : malgré les récents dispositifs pris par Twitter, il semblerait que rien n’y fasse. Ces arnaques continuent de prospérer, en commençant par créer, et recréer des faux comptes, tous liés entre eux.
En effet, il suffit de consulter les mentions j’aime et les retweet de ces comptes pour découvrir le pot aux roses. Dans la plupart des cas, quelques clics permettent de découvrir que les nudes en question ne sont que des photos de célébrités, ou de leurs enfants, comme c’est le cas de Chloé Jouannet, la fille d’Alexandra Lamy.
Le STRASS tire la sonnette d’alarme
Le premier syndicat français dédié aux travailleurs du sexe (le STRASS) a d’ailleurs alerté les autorités sur la prolifération de ces fausses annonces. Ce nouveau phénomène, sur lequel nous manquons beaucoup de recul, montre à quel point la prostitution a migré des trottoirs de nos villes pour s’exporter sur le net.
Or, on ne trouve aucune de ces arnaques sur les sites de rencontre comme Tinder, ou Grindr, qui sont déjà dédiés à des rapports sexuels occasionnels et faciles. Dans la grande majorité des cas, elles se font sur Twitter, qui offre aux arnaqueurs un large vivier de potentielles victimes.
En effet, parce qu’elles ne sont pas suivies de rencontres réelles, ces arnaques ne peuvent pas toujours être sanctionnées. D’autant plus qu‘il est rare que les victimes portent plainte en raison de leur nature sexuelle. Et avec la pénalisation des clients, l’amende de 1 500 euros qui pèsent sur elles rend la libération de la parole à ce sujet encore plus ardue.
Plus de 51 % des signalements sont des escroqueries
Et sur ces 51 %, pratiquement un quart sont des escroqueries à la romance. Ce qui montre l’ampleur du problème. Et la nécessité de sensibiliser les internautes à ce sujet. Un problème que devraient également prendre au sérieux les sites hébergeurs, qui en refusant de retirer ses annonces, et donc de mettre en place un système de veille qui permettrait de les déceler plus rapidement, elles engagent leur responsabilité civile.
En effet, les comptes qui propagent ces arnaques sont loin d’être cachés. Pour la plupart, ils ont des milliers d’abonnés. Et les jeux concours qui leurs permettent d’atteindre encore plus d’utilisateurs sont parfois retweetés des centaines de fois.
Les justiciers anonymes
Pour mettre fin à cette impunité, ce sont les internautes eux-mêmes qui prennent les choses en mains. Et se font justicieux, en traquant les comptes nuisibles qui tirent parti des personnes sexuellement frustrées. Pour ce faire, rien de plus simple : il suffit de certifier les véritables comptes, et d’épingler comme fake ceux qui hébergent des arnaques.
Autre moyen de déceler l’arnaque, et non les réels travailleurs du sexe qui se servent eux aussi des réseaux sociaux pour racoler de nouveaux clients, il faut avant tout se méfier des prestations virtuelles. Tout ce qui est photo, discussions ou webshow peut en effet cacher une escroquerie, puisque la rémunération se fait à distance et avant d’accéder à la prestation.
Un piège qui se referme aussi sur les travailleurs du sexe
Pour les escort occasionnels qui proposent leurs services sur Internet, Twitter peut aussi être une véritable jungle. En effet, même s’il est possible de créer un compte en quelques secondes, et de manière tout a fait anonyme, la prolifération des fake pose problème.
Beaucoup dénoncent la perte de temps pour acquérir de nouveaux followers. Mais surtout pour gagner leur confiance. Il faut donc trouver des moyens de prouver son identité, et donc qu’il ne s’agit pas d’une arnaque comme une autre.
La méfiance est donc de mise, ce qui fragilise énormément les travailleurs du sexe. D’où la volonté du STRASS d’épingler Twitter, et de l’encourager à faire quelques choses. Car tout le monde ne cherche pas à piller les clients sur Twitter. Beaucoup souhaitent tout simplement gagner leur vie.